Un bivouac à environ 4800 m d'altitude !

Après la plage, la montagne ! Les paysages andins sont tellement beaux que nous grimpons jusqu’à 4800 m sans même nous en rendre compte ! Nous passons plusieurs villages et des lagunes à n’en plus finir, coincées entre des cols parfois enneigés et parfois complètement nus. Nous bivouaquons une nuit au bord d’une lagune bleu-verte bordée de quelques cabanes. Nous montons le grand auvent car il fait frais. Les effets de l’altitude commencent à se faire sentir : Eloan a un gros coup de mou et s’endort avant le dîner, pour les autres se sera maux de tête et tournis. Dans la nuit Lya vomit 3 fois et nous avons encore tous mal à la tête. Il fait si froid que nous nous réveillons avec tente et auvent gelés !

Après avoir dormi environ 2 heures au cumul de la nuit, nous sommes plutôt pressés de descendre pour le petit déjeuner… oui mais… Léon aussi a eu froid et il ne démarre plus !

Je fais le gué au bord de la route pour trouver un peu d’aide pendant que Mik et Ben font chauffer de l’eau pour réchauffer le gasoil. Au bout d’une heure une voiture s’arrête enfin ! Nous essayons de chauffer le gasoil et nous mettons les câbles pour relancer la batterie… une fois, deux fois, trois fois… sans succès ! Une autre voiture s’arrête. Nous réessayons plusieurs fois sans démarrer. Les premiers s’en vont et avec les deux hommes de la seconde voiture nous essayons de tracter Léon pour le ramener sur la route. Après une bonne demi-heure d’effort (Mik, Ben et un autre gars pousse la voiture pendant que l’autre tire avec leur pick-up et que je tiens le volant) nous arrivons à la remettre sur la route (qui descend heureusement !) et elle démarre !

Les hommes nous invitent à visiter leur village, Santa Ana, qui se trouve à 15 minutes un peu plus loin sur un chemin. Quel panorama magnifique encore une fois ! Fatigués par le manque de sommeil et la panne du matin nous avons pourtant les yeux écarquillés devant la beauté des montagnes, des troupeaux de lamas, des petites maisons et des ruisseaux parcourant la vallée ! A 9h du matin nous déjeunons un bouillon à la viande d’alpagas, une première pour nous tous ! Nous l’accompagnons d’un thé à la « cotona » une petite herbe aux effets anti-altitude, similaire à la « coca ».

Nous discuterons encore deux heures avec les habitants, sans comprendre certains qui nous parlent en Quetchua ou qui sont déjà fortement alcoolisés, puis nous redescendons vers Huancavelica.

NB : astuce de grand-mère du village : tamponner de l’alcool sur le front des enfants pour éviter qu’ils souffrent de l’altitude.