Pour descendre jusqu'à Ushuaia, nous parcourons des kilomètres et des kilomètres de pampas... où seuls les "peludos" (tatous), les "zorros" (renards), les guanacos (cousins du lama) et les nandus (petites autruches) semblent vivre au milieu des bosquets épineux. Ce sont du moins les plus visibles. Les vents balaient tellement le paysage qu’ils ne laissent aucune chance aux quelques arbrisseaux qui comptaient s’enraciner. Parés de bonnets, manteaux, sous-vêtements thermiques (non ce n’est pas une petite culotte thermique Elo je te vois venir…) et parfois gants, nous arrivons à Ushuaia, ville du « bout du monde », nichée entre des pics rocheux et une eau glaciale. Les manifestations qui bloquent l’entrée de la ville (pour des raisons politiques que nous ne comprenons pas entièrement) nous embêtent un peu car ils ne laissent passer les voitures qu’une heure par jour et souvent tard le soir. En attendant, nous prenons l’apéro dans le camping-car d’Agnès, Philippe et leur fille Eva, des français rencontrés quelques jours avant. A 22h ils ouvrent… chacun se précipite dans sa voiture et nous passons la première nuit dans la ville sur un parking gravillonné très bruyant.
Heureusement les deux jours suivants nous campons au calme dans le parc national Tierra de Fuego et parcourons à pied les derniers kilomètres asphaltés avant le bout du monde. Nous découvrons la tourbe, une particularité géologique de Terre de Feu. Avec le froid et le manque d’oxygène les arbres morts se décomposent très lentement et forment une sorte de boue spongieuse, utilisée comme support en horticulture ou comme engrais. Le camping gratuit du parc est un lieu de rendez-vous pour les voyageurs et nous retrouvons avec plaisir Craig et Amy que nous avions rencontrés au Mexique il y a déjà 8 mois ! Nous partageons aussi une soirée très sympa avec Diego (un argentin), sa compagne (allemande) et la famille française. Quelques jours plus tard l’entrée de la ville est débloquée, nous en profitons pour sortir et parcourons en sens inverse les kilomètres de pampa ! Désormais nous allons vers le Nord…